jeudi 31 janvier 2008

L'Etre et le Néant (haha, comment je me la pète!)


La page blanche, c’est comme un couple. Au départ, on a des envies, des choses à dire, d’autres à taire, des doutes aussi, mais on a besoin de s’y jeter, alors on se lance.
On avance doucement, fébrilement, pour établir les bases d’un décor que l’on espère vivant, que l’on voudrait grandissant.
On pourrait aussi le vouloir passionné, percutant, alors on se moque bien des convenances, des règles, on fonce.
Mais, dans l’écriture ou l’amour, on ne sait jamais jusqu’ou on peut aller. On peut se surprendre à aller dans la description d’un meurtre odieux avec une violence incroyable, comme à aller s’épanouir dans cette guillotine que peut être l’infidélité.
On peut attendre d’avoir bien établi tous nos personnages, leur psychologie, prendre leur temps d’esquisser subtilement un passé paisible pour lui offrir un présent tourmenté, comme la jeune fille amoureuse qui se marie hier, pour s’ennuyer aujourd’hui dans un couple qui ne lui ressemble pas.
Ce qui rend les choses passionnantes, douloureuses et utiles, ce sont ces retournements de situation que l’on arrive à servir à l’histoire pour la rendre intéressante, nébuleuse, glauque ou trépidante. Etablir les limites pour évidemment les dépasser.
Ces limites là existent aussi en amour. Et heureusement, elles sont repoussées chaque jour. C’est ce qui je crois différencie un simple histoire romancée d’un chef d’œuvre amoureux.
Il se peut que dans ma vie, je n’écrive pas chef d’œuvre et que je vive plusieurs histoires d’amour sans jamais toucher l’idéal. Mais je sais aussi que ce que je vois dans ma page blanche et dans ma vie, m’inspire aussi tous les jours à inventer une nouvelle histoire.
Et n’est ce pas là, l’essence même de l’écriture et de l’amour ?

La vie a la carte

Règle n°1 : le candidat acceptera et donc se pliera à tous les choix que feront les téléspectateurs, en terme de qualité et de quantité, et ceux de la production.

Règle n°2 : le candidat devra relever les défis que les téléspectateurs lui lanceront chaque semaine.

Règle n°3 : le candidat certifie sur l’honneur qu’il n’est allergique à aucune denrée reconnue comme comestible en France comme ailleurs (sauterelles grillées, pâté de ragondin, cou de girafe, magret de héron…).

Au terme de « La vie à la carte », le candidat empochera la somme de 10 000 euros.

A chaque menu avalé, choisi par le vote du public, le candidat remportera 500 euros.

A chaque défi relevé, le candidat remportera 1000 euros.

Le candidat accepte d’être filmé 24h/24.

La productrice observait Daphné. Cette fille avait un truc, elle était très télégénique. Elle pouvait de très loin dépasser Jenifer de la Star’Ac et Clémence de Koh Lanta. Un visage rond de gentille petite fille et un corps à vouloir lui faire faire des « vilaines choses ». Un mélange de Nathalie Simon et de Marlène de la « 1ère Compagnie ». C’était elle.
Daphné n’y croyait pas. Jamais, au cours des 150 castings qu’elle avait déjà passé, elle n’avait dépassé le stade des 10 premières minutes. Toujours trop grande, trop jeune, trop vieille, pas assez racée, pas assez d’expérience. Depuis qu’elle était sortie du cours Florent, elle attendait le rôle de sa vie mais il n’était jamais venu. Alors elle était venue là, un peu par hasard, sans trop y croire. Ils recherchaient une « JF, 20/25ans, comédienne, déb.acceptée, célib., détachée de toute obligation familiale. ». Même si c’était pour pincer le doigt d’une star chez Cauet ou tourner les lettres de la nouvelle « Roue de la fortune », elle s’en foutait elle prendrait, ses finances en avait besoin. Fallait bien payer les factures, fallait bien manger !
- Vous comprenez le concept de l’émission ? lui demanda la productrice.
- A peu près je crois…je vais avoir des défis à relever où les gens vont me dire quoi manger c’est ça ?
- C’est ça, comme vous êtes célibataire, vous aurez des rendez-vous genre speed dating, et comme vous êtes comédienne, on vous organisera de vraies auditions avec de vrais professionnels, vous aurez des obligations à tenir envers la marque partenaire qui est Mac Donalds. Pour les défis, ce sont les téléspectateurs qui les choisiront, donc tout est à peu près possible. Tout ça filmé 24h/24. C’est de la real TV.
Daphné jubilait. Ça allait être du gâteau ! Et en plus ils allaient lui trouver des auditions !
Le contrat fût signé en deux coups de cuillère à pots.

L’émission rencontra un vif succès dès le lancement. Comme prévu, Daphné passait très bien à l’image et les gens l’adoraient. Ils votaient par SMS, téléphone, mails et même par fax ! Les défis étaient souvent très durs à relever mais Daphné s’en sortait toujours. Dans le désordre elle dû avaler tarte à l’oignon et croquer trois gousses d’ail avant d’aller dans une soirée « hype » chez Castel, elle y croisa Frédéric Beigbeder, complétement saoul, qui draguait la nouvelle mannequin à la mode Jermaine (prononcez Djermèn, tous les nouveaux mannequins ont des noms à chier), et Ariel Wizman qui envoyait sa techno/house/garage/soft twist on the mix. Aucun des deux ne la regardèrent, ils n’en avaient rien à foutre, cependant, elle pu discuter avec Steevy, Loana, Jean-Pierre Castaldi et Ophélie Winter, tout en gardant une main devant la bouche pour ne pas leur polluer l’atmosphère. Elle passa des auditions devant des grands noms de la profession après avoir avalé un cassoulet de Castelnaudary (le seul, le vrai, l’unique), un petit salé aux lentilles et un chili con carne à l’harissa. Explosif. Une marque de prêt-à-porter fût intéressée pour l’engager, on lui fit prendre rendez-vous au restaurant, et devant le directeur de casting éberlué, elle ingurgita deux camemberts rôtis, une tartiflette, un banana split et un capuccino pour digérer. Après une de ses sorties arrosées, elle du boire un demi-litre de lait caillé suivi de deux œufs à la coque. Elle du participer au concours d’avaleuse de saucisses à Toulouse, de mangeuse de choucroute à Strasbourg, de gobeuse d’huîtres sur l’île d’Oléron, elle fit un marathon de restaurants en enchaînant chinois, grecs,végétarien, libanais, italien, russe, chinois, macrobiotique en deux jours. Elle avala des cocons de chenilles, des testicules de bison, des pattes de lézards. Bien entendu, les caméras la suivait partout même dans les WC quand elle devait vomir et le reste. Mais ce fût le summum de « La vie à la carte ». Les gens qui votaient, qui lui lançaient des défis, la regardaient jour après jour, n’acceptèrent pas de la voir aller se goinfrer de tartines de foie gras devant une antenne des Restos du Cœur. Il y a des limites à l’indécence clamait « Libé ». L’émission chuta. Et pendant les trois semaines qu’il restait pour aller au bout de l’aventure, plus personne ne votait, ni n’envoyait de défi, si bien que ce fût un Carême de 21 jours pour Daphné. Evidemment, elle perdit 15 kilos, tomba malade et fût admise à l’hôpital.
Elle reçue son chèque d’un montant de 65000 euros, sans parler des contrats qu’elle avait avec les sponsors, sur son lit blanc entourée d’infirmières et alimentée par intraveineuse. « La vie à la carte » fût remplacée par « Chérie, qu’est-ce qu’on mange ce soir ? ». Le concept était simple, deux plantureuses blondes, silliconées et collagènées, venaient chez des célibataires, pour leur apprendre à faire la cuisine en portant seulement des dessous sexy sous leurs tabliers. Ce fût une explosion. Maeva et Tanya, les deux présentatrices « Maïténiennes » sponsorisées par Aubade, devinrent millionnaires. Quant à Daphné, elle devint l’égérie d’une grande marque de compléments alimentaires et devint bouddhiste.

mercredi 30 janvier 2008

Le Degré Zéro



Aujourd'hui, mon père est mort.

Il faut que je sois claire. Je ne connais pas mon père. Ni son nom, ni son visage, son compte en banque, son groupe sanguin, sa maison, sa ville, ses enfants si il en a. Rien. Le néant.
Le néant implique un vide, et pourtant il n'en est rien, ma vie ne s'est jamais arrêtée d'être pleine. Pleine d'amour, de joie, de larmes, de famille, d'amis, de fêtes, de déceptions, de rêves, d'espoir, de frénésie, d'ennui, de quotidien banal, d'écriture, de questions auxquelles j'ai trouvées les réponses qui me convenaient.
On m'a toujours demandé pourquoi je ne demandais pas. Pourquoi je ne voulais pas savoir. Pourquoi je choisissais des réponses qui me convenaient et en l'occurrence pourquoi l'ignorance m'allait si bien.
Peu de gens peuvent comprendre ce que je raconte car c'est très personnel. Peu importe, qu'elles soient issues d'une famille monoparentale ou pas pour le comprendre, le rapport ne se fait pas là. Il se fait dans le degré au dessous. Le degré Zéro de soi-même. Le seul endroit où l'on se regarde en face, sans concessions, même si on ment à tout le monde, à ceux qu'on aiment le plus, à tous les autres, toujours et tout le temps. Pas que je soies plus métaphysique ou intègre qu'une autre personne, mais je sais me parler. Je sais m'entendre. Je sais m'écouter. Je sais, et je pèse mes mots, qui je suis vraiment aujourd'hui. Je sais qui j'étais avant. Mais je n'aurais pas la prétention de dire que je sais qui je serais demain. Heureusement pour moi, je n'en sais foutrement rien.
Je n'ai jamais menti à propos de mon père. A chaque « Et ton papa, il fait quoi ? » j'ai toujours répondu « Je n'ai pas de Papa » sans faire la triste mine mais sans oser le sourire, a chaque « et pourquoi tu ne veux pas savoir ? » j'ai répondu calmement « Mais simplement parce que j'en ai pas envie, si je voulais, j'aurais cherché, mais sans le besoin ni l'envie, a quoi cela me servirait-il de savoir ? » et inévitablement on me resservait « Moi à ta place, je voudrais savoir ». Et bein oui mon gars mais à ma place, tu n'y es pas.
Et pour en revenir à mon père donc, aujourd'hui il est mort. Enfin pas vraiment mort de la mort du décès. C'est juste que je viens d'apprendre que pour la raison X multipliée par Y, il se trouve qu'il m'est totalement impossible de le retrouver. Même si il le fallait pour ma vie. Donc, il est mort.
Alors je voudrais me remercier, parce que ça ne m'arrive pas souvent. Je voudrais me dire merci de ne pas avoir traîné ce boulet psychologique, d'avoir profité de ma si belle enfance dans les rues ensoleillées de ce petit village qui sent la garrigue et le cep de vigne, d'avoir aimé des hommes qui m'ont toujours aimé et respecté dans l'ensemble, d'avoir aimé autant ce grand-père de son vivant et non pas quand c'est trop tard, d'avoir commencé des grosses conneries et de pas les avoir finies, d'aimer ma mère, d'aimer les gens, de n'en faire qu'à ma tête, je voudrais me dire merci d'avoir vécu ces 28 années dans une paix que les autres ne comprennent pas parce qu'à ma place….

A ma place, si ils apprennaient que leur père est mort, ils le vivraient comment ?

- Tu sais que t'es chiante quand t'as bu ?
- Oui je sais, on me le dit souvent.

Hum...hum...




Et bein voilà...j'ai dit une grosse bêtise, heureusement que ma cop's MDB est passée par là!


Vous pouvez maintenant, mesdames et messieurs, laisser vos commentaires. C'est-y pas beau ça?!


Ps: Merci beaucoup MDB.

mardi 29 janvier 2008

Quoi?


Bein oui, effectivement, pour me laisser des messages, il faut avoir un compte gmail ou blogger....C'est nul.

M'enfin, j'ai essayé d'aller voir ailleurs si j'y suis, et les autres blogs sont moches, donc tant pis, je vais rester ici...puisque j'y suis déjà.

Mais promis, maintenant que je le sais, je ne ralerais plus.

mercredi 23 janvier 2008




"-Dis Lilou, tu crois qu'il y en a qui vont laisser des messages un jour?"

mardi 22 janvier 2008

PSY CAUSE


Je suis malade. La célèbre et répandue maladie de ces vingt dernières années. Je suis maniaco-névrotico-dépressive. Vous dire pourquoi, j’en suis incapable. J’ai une famille qui m’aime, des amis avec qui je ris, un travail qui m’occupe la tête mais rien n’y fait. Il me manque quelque chose. Et ce quelque chose m’est tellement vital, qu’en étant absent, il m’empêche de vivre. Ce vide est si grand, que quand je me penche au dessus de ce gouffre pendant mes séances de psychothérapie, même ma psy en a le vertige.


On dit toujours que les problèmes remontent à l’enfance. C’est ce que ma psy me répète sans cesse d’ailleurs pour parer à son incapacité à me guérir de moi-même. Pourtant même si mes parents n’ont pas été parfaits (quels parents le sont ?), je n’ai pas grand-chose à leur reprocher. Je n’ai pas assisté à de violentes disputes, ma mère n’est pas une ivrogne, mon père ne nous battait pas et je n’ai pas été abusée sexuellement par tonton Henri. Alors l’enfance, je ne sais pas…


Je suis fatiguée. Tout le temps. Physiquement et mentalement. Ma psy me dit que c’est normal. Ma dépense d’énergie a être éternellement malheureuse use mes batteries. Je sais, ce n’est pas trop professionnel de sa part mais je suis l’échec de sa carrière. Et, après cinq ans de thérapie, on est plus vraiment des étrangères l’une pour l’autre. Ah…si au moins j’avais pu être quittée, au bout de quinze années de mariage, par un mari volage ou si mon fils devenait délinquant…là au moins je saurais pourquoi j’ai mal. Je pleurerai toute les larmes de mon corps, en criant « Mais pourquoi moi ? Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? ». Les gens me regarderaient avec pitié, en se disant qu’ils n’aimeraient pas être à ma place. Mais je n’ai même pas ça pour m’aider à m’aimer un peu plus.


La vie n’est pas juste. Il y a des gens qui n’ont rien dans la vie, qui voient leurs enfants mourir de faim, ou de maladie ou qui ont toute leur vie détruite par des drames et ces gens-là, ils arrivent à être heureux. Prenons un exemple, l’Inde et son peuple. C’est un peuple bon et généreux, qui ne possède rien, et dont le peu qui lui reste peut être balayé par un Tsunami ou une violente Mousson. C’est un pays où règne la pauvreté, la famine, la maladie mais c’est un peuple heureux. Tous les gens qui y sont allés vous le diront. Ces gens ne sont que bonheur, gentillesse, sourire et paix. Et moi, dans ma petite villa avec piscine et satellite, je suis vide. Vide de tout. Pleine de rien.


Peut-être que c’est ça qui me manque. Un drame. Quelque chose d’horrible qui me donne tellement envie de mourir que je ne pourrai en vivre que davantage. Une bonne vieille maladie qui a un nom, une cause, un médicament. Quelque chose qui m’abatte bien pour que je me relève. Je suis infâme et infamante. Je m’excuse auprès de tous les gens vraiment malades qui liront ces lignes. Mais si vous saviez à quel point je vous envie !
Mon mari me dit que c’est une petite crise passagère. Une crise de la quarantaine qui dure de 37 à 42 ans. Je ne peux même pas lui en vouloir de ne pas mesurer ma torture quotidienne. A sa place, ça ferait longtemps que je me serais dit que je ne suis qu’une connasse de quadra, tellement implantée dans son époque capitaliste et égocentrique que je trouve normal de dépenser des fortunes chez un psy pour résoudre des problèmes qui n’existent pas mais qui me concernent.


Mais ça….j’ai pas trop envie de me l’entendre dire.

lundi 21 janvier 2008

No Comment




Un couloir de la mort. Un garde accompagne un jeune homme menotté. Ils arrivent jusqu’à un parloir sécurisé où une femme est assise. La pièce est séparée en son milieu par une vitre transparente pour permettre aux prisonniers et aux visiteurs de se voir sans se toucher. Des micros sont branchés pour qu’ils puissent se parler et enregistrer leur conversation. A la vue du jeune homme, le visage de la femme se referme, elle esquisse cependant un sourire. Quant au jeune homme, il reste impassible. Le garde fait rentrer le jeune homme et referme la grille. Il les laisse seuls. Face à face, ils se regardent longuement en silence.

La femme :
- On te traite bien ?

Le jeune homme :
- Personne ne me traite.

La femme :
- Tu as besoin de quelque chose ?

Le jeune homme :
- De quoi aurais-je besoin ici ?

La femme :
- …je ne sais pas…

Le jeune homme :
- La seule chose dont j’avais besoin dehors, je l’ai avec moi ici. Alors non je n’ai besoin de rien.

La femme, les yeux baissés :
- J’ai vu ta tante…elle t’embrasse.

Le jeune homme, le regard dur :
- Que viens-tu faire ici au juste ?


Elle relève la tête et le regarde avec incompréhension.

La femme :
- Mais…mais je viens te voir, pourquoi ? ça aussi je n’en ai pas le droit ? Ce n’est pas normal que j’ai besoin de te voir, même à travers une vitre blindée ? Ca aussi tu vas me le reprocher ?

Le jeune homme :
- Je ne te reproche rien…le seul à qui tu auras des comptes à rendre c’est Dieu.

La femme, en colère :
- Ah bon ?! Mais dis-moi, c’est à quel Dieu que je vais rendre des comptes ? Celui qui me pousse à vivre en femme libre ou celui qui te fais poser des bombes, celui-là même qui t’as emmené ici ? Hein, elle se lève, explique-moi c’est le moment. Tu crois vraiment que vivre une vie de femme normale va me conduire en Enfer alors que toi qui a tué une vingtaine d’innocents, tu vas atterrir au paradis comme un héros ? C’est ça que tu crois ? Tu es encore tellement sûr que le crime que tu as commis va te donner un siège à côté du trône de ton Dieu ? Mais s’il existe ton Dieu et qu’il a vu ce dont tu es capable ici-bas, tu crois vraiment qu’il va t’accorder un place de choix dans « Son Royaume » ?! Mais pourquoi crois-tu que tu es ici ? C’est parce qu’Il t’a vu faire exploser ces gens, et cette prison, c’est pas ton ticket pour le Paradis, c’est un avant-goût de l’Enfer, parce que c’est là qu’il va t’envoyer ton Dieu, si il existe !


Elle a le doigt pointé à deux centimètres de la vitre. Son visage exprime un colère profonde et un certain désespoir. Le jeune homme reste stoïque.

La femme :
- S’il existe ton Dieu, comment tu expliques qu’on soit ici tous les deux ? Comment Il laisserait faire ça ?

Le jeune homme :
- Je sais que Dieu m’aime et me comprend. Il sait que j’ai fait ça pour Lui. Il me pardonnera mes actes comme les tiens.

La femme, abasourdie :
- Mes actes ? Mais quels actes ? Mais tu es complètement contaminé ! Pourquoi l’aimes-tu tant à ton Dieu et me détestes- tu autant à moi ? Qu’est-ce que j’ai pu faire pour qu’on en arrive là ? Tu ne regrettes donc rien ? Tout le mal que tu as semé autour de toi et celui que tu me fais ?

Le jeune homme se redresse lentement et se lève pour enfin se retrouver debout face à elle, menaçant.

Le jeune homme :
- Le mal que je t’ai fait ? Comment oses-tu venir ici pour me dire des choses pareilles ? Tu ne comprends donc rien ? C’est parce que TU m’as fait du mal, que TU m’as abandonné que je me suis tourné vers Lui, c’est parce que TU t’es détournée de moi pour te jeter dans une vie de débauche, que j’ai pris conscience que Lui ne m’abandonnerai jamais, que j’ai compris que j’avais une mission, que je pouvais enfin servir à quelque chose.

La femme, les yeux embués :
- « Me jeter dans la débauche »…c’est donc comme ça que tu me perçois…Comment peux-tu croire que je t ai abandonné, je n’ai jamais aimé que toi, j’ai tout fait pour toi. Toi qui connais si bien Dieu, tu devrais savoir qu’il n’y a pas de limite à l’amour. Tu ne crois pas que j’avais un peu le droit de penser à moi ? C’est pour me punir de ma perversion à aimer quelqu’un d’autre que toi que tu t’es jeté dans cette croisade absurde ? Que tu as commis ce geste fou, dénué de toute humanité ? Ta mission c’est de purifier le monde ? Je suis tellement dépravée à tes yeux qu’il faut que tu deviennes un saint ? Tout ça, c’est donc contre moi que tu l’as fait ?

Le jeune homme :
- Je ne comprends toujours pas ce que tu es venu faire ici. Je vais mourir pour ma cause, ça ne me fait pas peur. Mais je ne voulais pas te voir quand j’étais libre et c’est encore plus vrai ici. Tu viens avec tes larmes renier mes convictions, me traiter de criminel. Ton attitude est une injure à ce que je suis et ce en quoi je crois. Ton jugement m’indiffère. Vas-t-en. Vas faire ce que tu veux. Je n’ai pas besoin de toi, de te voir, de te parler, de t’entendre et toi, tu n’as jamais eu besoin de ma bénédiction pour faire quoi que ce soit.

La femme :
- Mais moi j’ai besoin de toi…tu es mon fils, je t’aime et je t’aimerai toujours…quoi que tu dises et quoi que tu fasses, que tu le veuilles ou non. Tu es mon enfant. Tu vas mourir en continuant de me haïr ? Parce que j’ai eu le malheur d’avoir des sentiments de femme. Parce qu’une fois dans ma vie, j’ai oublié que j’étais mère ? Je n’ai…je n’ai…elle s’effondre, jamais revu cet homme depuis que tu me l’as demandé. Mais d’où te viens cette haine contre le monde, contre moi ?

Le jeune homme, hurlant :
- Mais c’est de ta faute ! La tienne et celle de mon père ! Vous m’avez abandonné ! Je n’avais plus rien ! Il crie frappe contre la vitre à pleine main. Et je l’ai trouvé mon chemin…seul. J’ai trouvé ma voie et mon Dieu qui m’ont plus apporté en deux ans que tout le reste de ma vie d’inculte. Et tout d’un coup j’ai vu clair…Je n’ai pas peur de mourir pour Lui, je suis fier de mes choix. Il y a des mères qui rêveraient d’avoir un fils aussi courageux que moi. Et toi, tu viens jusqu’ici pour me dire que j’ai eu tort, que tu as honte! Mais tu peux garder ton jugement, et me voir comme un fou si tu le veux, tu n’es plus rien à mes yeux depuis bien longtemps. Alors vas-t-en. Il lève la tête. Garde ! Venez me chercher, c’est fini.

La femme, désespérée :
- Noon ! Non, ne venez pas, on n’a pas fini !!! S’il vous plaît, laissez le moi encore ! Ne me le prenez pas !!! S’il vous plaît…Elle se colle contre la vitre. Mon fils, viens…pardonne moi…je n’ai jamais voulu te faire du mal…Je t’aime….c’est toi l’homme de ma vie malgré ce que tu dis, malgré ce que tu as fait…viens mon fils…s’il te plaît…approche toi…je t’aime.

Le jeune homme :
- Non.

Ses yeux rougissent.


La femme :
- Viens….

Le jeune homme, hurlant :
- NOOONNN !! GARDE VENEZ ME CHERCHER TOUT DE SUITE !!!

Elle glisse contre la vitre en pleurant.

La femme :
- Je t’en supplie…

Le jeune homme, sanglotant :
- Tu ne mérites même pas que je te regarde et que je t’écoute.

La femme :
- Arrêtons de nous juger…c’est la dernière fois que l’on se voit. Je ne peux même pas te toucher…tu es ma peau…viens mon fils.


Une larme coule sur la joue du jeune homme. Le garde arrive, ouvre la grille et attrape le bras du jeune homme. La femme, effondrée, pleurant en silence, est prostrée par terre et regarde le sol. Le jeune homme, sans un regard se détourne et se dirige vers la sortie. Soudain, au seuil de la grille, il se retourne.

Le jeune homme :
- Maman !

La femme, lève la tête, bouleversée :
- Oui, mon fils ?

Le fils, de derrière la grille et de toutes ses forces :
- Je t’aime !!


Emporté par le garde, il disparaît dans le dédale des couloirs.

La mère, criant :
- Moi aussi je t’aime mon fils, je t’aimerai toujours mon fils !

Elle reste là, le visage collé contre la vitre. Un homme rentre.


L’homme :
- ...ça va aller ?

La femme :
- Non, ils vont tuer mon enfant.

L’homme :
- Je sais…Il l’enlace…je suis désolé…tout ça est de ma faute.

La femme :
- Non, c’est comme ça, c’est tout. Il n’a jamais accepté ni compris que je puisse t’aimer.

L’homme :
- Viens avec moi maintenant. J’ai vu le directeur…il est d’accord pour te donner un double de l’enregistrement de votre conversation.

La femme :
- D’accord…allons le chercher et puis rentrons.






dimanche 20 janvier 2008

Etude de compétences






Il faut absolument que je parle ici d'une découverte télévisuelle que j'ai faite il y a quelques mois. Il en va de ma santé mentale et psychique. Car me taire sur ce petit bijou, sur même ces deux petits bijoux que sont "The Office" en version anglaise et en version U.S serait un grand manquement à mon honneur. Car qui connait un véritable moyen de se fendre la poire à coup sur et se le garde pour lui, cet homme là mon Dieu, doit devenir fou. Oui, Madame.




Je vous passe la génèse de cette série. Car si vous ne connaissez pas "The Office", celà ne vous interessera pas du tout. Par contre, une fois que vous aurez rencontré David Brent ou que vous aurez mis les pieds chez Dunder Mifflin, vous voudrez peut-être savoir que les deux responsables de cette bombe sont Ricky Gervais et Stephen Merchant.



Voici la cause de ma venue aujourd'hui:





"The Office" c'est l'histoire de la vie pépère, terne, pathétique et parfois pitoyable, rien que ça, d'une entreprise de papier anglaise, filmée caméra au poing par des journalistes de la BBC, pendant deux saisons. Et oui, c'est là que vient le génie de la réalisation, c'est que c'est filmé à la façon d'un documentaire. Grâce à des scénarios très bien ficelés mais sans être rocambolesques et des dialogues dans lesquels l'expression "humour anglais" prend tout son sens, nous suivons le quotidien de ces gens, tous tellement losers dans leur vies respectives. Et pourtant, on aime a croire qu'ils existent tous dans leur banlieue grise et fade.


Cette entreprise est dirigée par David Brent (Ricky Gervais), patron tantôt plouc, tantôt ringard mais toujours en quête d'être aimé. Rien ne lui fait peur en matière de tout. Sauf, peut-être le travail en lui-même.


Gareth, l'assistant dévoué de David, maigrichon bizarre est réserviste dans l'armée, connait toute les façons possible de tuer un homme a main nue. Il est fan de Bruce Lee. Tout un programme.


Tim, un commercial trentenaire qui subit sa vie et son travail. Il trouve un peu de réconfort dans sa journée en jouant des sales tours a Gareth, son voisin de bureau. Il est amoureux de Dawn, mais évidemment, elle est prise.


Et voilà Dawn, blondinette rondouillette qui est la standardiste du bureau. Elle est fiancée depuis trois longues années a un stérétype de gros blaireau anglais vulgaire et macho. Elle égaye ses journées en aidant Tim dans se guet-apens contre Gareth.


Il y a beaucoup de personnages secondaires dans cette série, tous ne sont pas "haut en couleur" mais bien au contraire, tous se trouvent dans la palette des gris. Et c'est bien ça le génie de cette série. Les blagues qui tombent a l'eau, les moments de silence quand quelqu'un dit quelque chose de déplacé, la timidité qui met mal a l'aise, la gêne, les paroles inapropriées sont l'essence même de cette perle télévisuelle. Tout se joue dans le malaise et non pas dans la comédie directe.


Elle n'a vécu que deux saisons, plus un épisode spécial Noel, dans lequel l'équipe de journalistes revient voir quelques années après que sont devenus David, Gareth, Tim et les autres. Et ça fait peur.


Je vous offre un petit florilège des dialogues en anglais:


"Well, there's good news and bad news. The bad news is that Neil will be taking over both branches, and some of you will lose your jobs. Those of you who are kept on will have to relocate to Swindon, if you wanna stay. I know, gutting. On a more positive note, the good news is, I've been promoted, so... every cloud. You're still thinking about the bad news aren't you? " David

I could catch a monkey. If I was starving I could. I’d make poison darts out of the poison of the deadly frogs. One milligram of that poison can kill a monkey. Or a man. Prick yourself and you’d be dead within a day. Or longer. Different frogs, different times.” Gareth

" That's one reason why gays shouldn't be allowed into the army. Because if we're in battle, is he going to be looking at the enemy, or is he going to be looking at me and going "Ooh. He looks tasty in his uniform". And I'm not homophobic, all right? Come round, look at my CDs. You'll see Queen, George Michael, Pet Shop Boys. They're all bummers." Gareth

" If you want the rainbow, you've gotta put up with the rain - do you know which philosopher said that? Dolly Parton. And people say she's just a big pair of tits." David


Simon: You know Bruce Lee's not really dead, don't you? Yeah, it's in a book. What he did was he faked his own death so that he could work undercover for the Hong Kong police, inflitrating drugs gangs and the Triads.


Gareth: Yeah, I reckon that's true.


Tim: Yeah, I reckon that's true. Because if you were gonna send someone undercover to investigate the Triads, you'd probably want the world's most famous Chinese film star.

"You just have to accept that some days you are the pigeon, and some days you are the statue". David


******

Malgré sa mort sur la BBC, "The Office" va pourtant renaitre de ses cendres, mais pas dans son nid d'origine. Outre Atlantique, un autre homme brillant, Greg Daniels, sous la houlette de Ricky Gervais, va reprendre le flambeau a la sauce hamburger. Risqué, oui, sans aucun doute. Mais là encore, la magie opère tellement l'interet principal du support est riche, les personnages. Car c'est bien de celà qu'il s'agit, oubliez les Lost, les 24, les Desperate Housewives, il ne s'agit pas de ça, mais des personalités qui hantent le bureau, bien plus que le bureau lui même.


Alors bien sur, on a un peu dilué le cynisme anglais, mais en contrepartie, on en sait un peu plus sur chacun des employés. On a remplacé Ricky Gervais par cet incroyable acteur, le génialissime Steve Carrell, car quoi qu'on en dise, cet homme, est un comédien dans l'ame, et il est sacrément doué. Oubliez ce qu'il a fait dans "40 ans toujours puceau", "Bruce tout puissant" ou même dans le très bon film "Little Miss Sunshine", cela n'a rien a voir. Il interprète "Michael Scott" avec une justesse comique a couper le souffle. Cet homme porte en lui la comédie comme certains portent le drame. Bref, vous ne serez pas déçu du voyage. Et pourtant c'était pas gagné.

On y retrouve aussi les personnages que j'ai cité plus haut et plus encore. Gareth est devenu Dwight (interprété par le talentueux Rainn Wilson, vu dans l'excellent "Six feet under"), un fan absolu de Battlestar Gallactica et du Seigneur des Anneaux, gérant d'un bed and breakfast dans la ferme betteravière familiale les week ends, qui est plus que dévoué à Michael comme un soldat a son armée. Tim est devenu Jim, un trentenaire, plutot mignon et plus facetieux que l'original, mais qui comme son homologue anglais est amoureux de celle qui est déjà prise. Et donc Dawn est devenue Pam, une "gentille fille" en chandail rose pale, qui ose détacher ses cheveux derrière un serre tête les jours où elle "se lâche". Elle se révèle beaucoup plus joviale que Dawn derrière son coté transparent et c'est un vrai régal de la voir elle et Jim tisser des liens, au travers de leurs blagues contre Dwight, bien plus romantiques qu'amicaux, mais qu'ils préfèrent tous les deux taire.


La première saison (comprennant 6 épisodes) de la version américaine est calquée sur l'anglaise. Par la suite, Greg Daniels prit un tournant pour se démarquer et ne pas servir a ses personnages le même sort que celui réservé à ceux de la BBC.


Il a bien fait, ils en sont a leur 4ème saison. Et j'espère que ça va continuer encore.
Voici quelques citations tirées de la version américaine.
Dwight Schrute: I have been Michael's number two guy for about five years, and we make a great team. We're like one of those classic famous teams. He's like Mozart and I'm like Mozart's friend. No, I'm like Butch Cassidy and Michael is like Mozart. You try and hurt Mozart, you're gonna get a bullet in your head, courtesy of Butch Cassidy.
Jim Halpert: The Albany branch is working right through lunch, to prevent downsizing. But, Michael, he decided to extend our lunch by an hour, so that we could all go down to the dojo and watch him fight Dwight.
Michael Scott: Would I rather be feared or loved? Um... Easy, both. I want people to be afraid of how much they love me.
Creed: I'm not offended by homosexuality. In the 60's, I made love to many, many women. Often outdoors... in the mud and the rain. And it's possible a man slipped in. There would be no way of knowing.

Dwight Schrute: Yes, I have decided to shun Andy Bernard for the next three years... which I'm looking forward to. It's an Amish technique; it's like slapping someone with silence. Dwight Schrute: I was shunned from the age of 4 until my 6th birthday, for not saving the excess oil from a can of tuna.




















samedi 19 janvier 2008

La Panne

Que c'est dur d'avoir envie de dire quelque chose, d'avoir besoin d'argumenter sur une situation que l'on connait bien et ne pas avoir l'étincelle qui fait que ça y est, on écrit.
Un jour d'ennui, trainant mes guêtres un peu partout sur la planète Internet, j'ai demandé a mes "friends" de Myspace de m'envoyer des thèmes, des mots, avec lesquels je serais obligée de jouer pour écrire n'importe quoi. Il en résulte évidemment des délires amusant ou amusés et j'ai adoré me prêter a cet exercice.
En voici certains, je posterai les autres plus tard.
***
Les mots d’Archibald : Caracas, alcool, anecdotes, dérive, perdu, drôle.


Caracas, le 24 Août 1944,


Mon Cher Amour,

En ces temps troublés, je ne sais si vous recevrez un jour cette lettre, mais je me devais de vous dire en mots ce que j’ai perdu en vie à défaut de la perdre vraiment. Je ne suis plus celui que vous avez aimé, même si je reste celui qui vous aime. J’ai fui pour respirer encore mais votre absence m’étouffe, je me meurs tous les jours un peu plus aussi sûrement que face à chacune des balles d’un peloton d’exécution.
Je vous cherche partout, en chaque femme que je croise, en chacun de leur geste, dans les volutes de chaque cigarette que j’aspire, dans chaque alcôve de sombres bars dans lesquelles je me baigne d’alcool, dans chaque nuit de dérives ou je vous pense, vous rêve, tente de vous ramener à moi.
Ici nombre de patriotes exilés affluent, je retrouve régulièrement des visages que j’ai pu croiser au sein du parti mais je les évite, je ne veux plus prendre part à cette folie qui m’a causé votre perte. Je les hais tous avec leurs sous entendus lorsque eux aussi me reconnaissent. Leurs yeux s’illuminent et j’arrive à deviner dans cette drôle de lueur sombre leur besoin de partager avec moi les nouvelles du pays, de partager des anecdotes sur ce passé que nous avons monstrueusement en commun.
Depuis mon arrivée, je travaille dans une plantation de cacao ou je m’échine toute la journée pour ne pas penser. Oublier cette guerre, oublier mes méfaits, oublier mon amour qui s’est transformé en drame sous ce soleil tropical et humide.
Oh mon Amour, où êtes vous ? Que vous est-il arrivé depuis ces longs mois de silence ? Je brûle de vous savoir vivante et aimée dans votre si belle France Libre.
Je ne peux oublier le mal qui me frôle a chaque fois que j’évoque votre nom, et l’idée qu’un autre que moi vous le murmure, mais je sais que c’est le prix a payer pour les douleurs dont je suis coupable.
Sachez que je vous aime encore et toujours, malgré le temps qui s’écoule et m’éloigne tous les jours un peu plus, je ne peux me résoudre à reconstruire une nouvelle vie, alors que celle-ci est si inachevée. Je vous aime encore et toujours et je vous l’écris non pas pour vous torturer mais pour vous libérer de moi, me libérer de vous. Pour qu’enfin, un nous existe à nouveau le temps que vous lisiez cette lettre et que notre histoire se meure à jamais quand vous l’aurez fini. Mais en emportant avec elle tout l’amour que je vous porte.
Votre dévoué à jamais,
Hans
***
Les mots de Clumsy: anaconda, guillotine, plexiglas, marmonner, huîtres, ficelle, gribouille, sarabande, tricotilomanie, système D, mirobolant, efficacement, râteaux et syllogisme.


« Derrière mon rap mirobolant
Se cache une mamie qui a du style
Tu peux douter de mes talents
Mais mon flow te guillotine
Je fais pas que des gâteaux
Pour mes morveux
Coincée dans ma cuisine
Fini d’marmonner les gateux
J’ai toutes mes dents
Et j’dis ce que je ‘veux
J’fais du roller, de la piscine
Je suis la reine des petites ficelles
Des petits trucs pour ta maison,
Je sais détacher la vieille dentelle
Avec un vieux jus de citron,
Ouais groooos
Etre Mac Gyver ça me connaît
Chuis une mamie qui a du style
J’t’offres une sarabande de system D
Pour plus passer pour une grosse bille
Je bouge, je vis, tel un anaconda
Et malgré mon diabète
Je kiffe le chocolat
Les huîtres et l’andouillette
J’te prends quand tu veux
Sur tous les évangiles
De Joey Starr a Diam’s
En passant par Pokora
Car mon gars dans ma ville,
Tout le monde sait que
Je suis une mamie qui a du style »

- Et bien bonjour, vous êtes sur Radio Nosphère, je suis Philippe Deloeil et nous sommes en compagnie d’Oldies, la gagnante de la Senior Academy, vous venez d’entendre le premier extrait de son album « Syllogismes ». Alors Oldies bonjour, une première question, pourquoi « Syllogismes » ?

Alors la vieille c’est le fameux album de la maturité ?

- Bonjour tout d’abord, et bien syllogisme vient du grec sun qui signifie avec et logos qui signifie discours et ça collait très bien a ce que représente mon album.

Ton album ? Mais c’est de la merde ton album vieille couenne. T’es juste là pour les quotas seniors…

- Oui je comprends, et pourquoi avoir choisis le rap pour vous exprimer justement ? N’avez-vous pas peur que certains se ferment comme des huîtres a ce genre de musique assez particulier ?

- Justement, si j’ai choisi le rap c’est pour cette raison bien précise, montrer que la musique est un monde ouvert a tous, à tout âge et à tout style. Je dois bien avouer que j’ai été la première surprise quand j’ai gagné la Senior Academy, et puis ensuite qu’on me propose tout un album rap. Mais j’ai travaillé avec des gens formidables a New York, qui m’ont mis en confiance, et je me suis lancée dans cet album a cœur perdu.

Oui c’est ça, surtout te lance pas trop fort, t’as la pile qui va lâcher.

Derrière la glace en plexiglas, je voyais Marco, l’ingénieur du son, qui souriait. Perso, moi, je rigolais moins devant Josette Menard aka Oldies.

- Et justement quels sont vos projets ?

Tu préfères le sapin ou le chêne pour la mise en bière?


- Et bien nous sommes en tournée avec les 8 finalistes de la promo, à travers toute la France, ensuite je repars à New York pour faire un duo avec Tom Jones, tout en continuant les interviews et la promotion pour « Syllogismes ».

- Un vrai emploi du temps de ministre ! Comment vos proches voient ils tout ce qui vous arrive ?

- Ils sont très heureux, mes petits enfants sont très fiers de leur mamie. Mais vous savez je ne change pas, j’aime toujours autant m’occuper de ma famille, de mes enfants, de mon jardin. Dès que j’ai un moment de libre, je prends pelles et râteaux et je m’occupe de mon potager.

Non mais je m’en bas les couilles de ta vie pourrie Jeanne Calmant.

- Oui comme disait Julio « et toi non plus, tu n’as pas changé », petit regard a Marco, bon l’émission touche a sa fin, Oldies, j’ai été ravi de vous recevoir, je vous souhaite beaucoup de succès et une longue vie à « Syllogismes », le contraire est impossible de toute façon, je vais céder ma place à Jean Luc Stein, pour son débat « La tricotilomanie, un espoir pour les futurs chauves ? », merci a tous pour cette émission et a demain sur Radio Nosphère !!

Et surtout allez tous vous faire foutre bande de cons. Et toi aussi Marco. Connard.
***
Benjamin voulait que je m'exprime sur la question : alors, la taille, ça compte ?




Conférence de presse.

« - Vous venez donc d'être élue, quel est votre sentiment ?
- Ecoutez, je me sens plutôt bien, pour fêter ça hier soir j'ai bu jusque très tard, et j'ai eu une nuit comme vous vous doutez…très agitée.


- Que ferez vous en ce qui concerne le dossier chaud de la sodomie ?
- C'est un dossier prioritaire en effet. Il y a trop d'incompréhension autour de ce débat. Certains sont pour, d'autres contre. Chacun est libre à mon avis d'utiliser ses orifices quels qu'ils soient comme il l'entend.


- Et que ferez vous pour les hommes qui aiment poser les mains sur la tête de leur partenaire pendant la fellation ?
- Encore une fois, la solution, pour moi se trouve dans le dialogue. Refuser en bloc ou imposer est pour moi une source de conflit évidente. Nous devons tous en parler pour éviter que chacun se braque.


- Ferez vous voter la loi des 35 minutes pour le temps de préliminaire ?
- Bien évidemment, je ne me suis jamais cachée que c'était mon cheval de bataille. Dès demain, nous allons travailler ensemble, pour pouvoir organiser des antennes relais partout en France, pour que tout soit mis a disposition de tous et que chacun ait enfin droit aux préliminaires qu'il mérite. C'est un droit trop souvent bafoué de nos jours.


- Et pour les dimensions ? Allez vous enfin vous exprimer sur ce sujet sans langue de bois? La taille est-elle oui ou non importante ?
- Je vois que tous ici n'ont pas voté pour moi… (Rires). Je m'attendais à ce genre de question. Et je vais vous répondre. Bien sur que la taille compte. Avez-vous déjà vu des vibromasseurs de 10 cm ? Non, bien sur, il faut arrêter l'hypocrisie, ils font tous le double, largement. Et ce constat aurait du être fait depuis longtemps a mon sens par tous mes adversaires. Mais c'est un faux débat à mon avis. Car n'oublions pas que l'outil n'est rien sans le talent de l'artisan. Et n'oublions pas une chose c'est que tout est relatif. Ce qui parait insuffisant ici, peut paraître énorme ailleurs…selon où on le place …. (Rires).
Sur ce, je me dois de vous quitter, en effet, il est l'heure de se mettre au boulot !

- Ségolène attendez, attendez, Ségolène, Séégolèèène, une dernière question, Ségolène… »

…..

- …Ségolène, Ségolène…Réveillez-vous, c'est l'heure.
- Hum, quoi ? Brrrrr…..
- C'est l'heure Ségolène, les résultats vont tomber.
- Oui, j'arrive…j'ai fait un rêve……vraiment…on se demande où on va chercher tout ça…

vendredi 18 janvier 2008

Ceux qui attendent, ceux qui arrivent, ceux qui reviennent



Trente minutes de retard ! Le froid était terrible. Il remonta son col et piétina sur le quai pour se réchauffer, en attendant ce maudit train. Il alluma une cigarette pour passer le temps. Il avait pris la décision de partir sous le coup de la colère et les choses étaient allées très vite, alors le train aussi, il fallait qu’il se dépêche.




Est- ce que c’était le bon choix ? Est-ce que c’est comme ça que se joue une relation entre deux personnes ? Attendre un train ou ne pas le prendre. Ce train c’était la fin et le début d’une autre vie. Une vie moins difficile à supporter, peut-être pas au début mais c’est plus facile d’oublier quelqu’un quand les kilomètres servent de barrière. La proximité, c’est le pire des amis pour la séparation affective.




Il ne pouvait pas rester avec elle, oui, il avait fait le bon choix. Avec tout ce qui s’était passé, ce n’était plus possible. Et puis, faire souffrir quelqu’un qu’on aime au quotidien, c’est la pire des punitions quand on commet une faute. Il fallait qu’elle l’oublie, il ne la méritait pas. Il la quittait pour son bien, pour que sa douleur s’endorme avec le temps, pour qu’elle retrouve son sourire, pour qu’elle aime à nouveau, même si c’était quelqu’un d’autre. Il l’aimait tellement encore qu’il savait que seul un coup de tête pourrait le faire fuir et c’est ce qui s’était passé. Lors d’une énième dispute, qui en revenait toujours aux mêmes choses, aux mêmes conclusions, elle avait dit qu’elle le détestait de l’avoir rendue jalouse, possessive, incertaine. Quand il y repense, ça lui tord le ventre de la revoir lui dire ça avec tout ce que ça comprend de souffrance. Il avait tout gâché, il le savait alors il fallait qu’il la répare, qu’il la guérisse, il lui devait bien ça.




Il faisait de plus en plus froid, quelle heure était-il ? 9h22, encore 27mn et tout serait fini. Fini. Ca lui donnait envie de pleurer, ce mot, « fini », quatre lettres qui font tellement de mal, qui font tellement peur. Il décida de prendre un café dans un des distributeurs de la gare pour se réchauffer vraiment. Il n’avait rien dans le ventre et n’avait pas dormi depuis 2 jours, enfin plus exactement, depuis qu’il l’avait quitté. Comme si il s’interdisait de se rappeler tout ce qu’il partageait de meilleur avec elle. Manger en tête-à-tête et dormir dans ses bras. Les bases d’une relation se trouvent dans le plaisir du partage des besoins naturels de l’être humain.




Le liquide brûlant lui insufflait un peu d’énergie et de chaleur, mais aucun réconfort. En fait, tout d’un coup, il se demandait ce qu’il faisait là, il ne voulait pas partir, il l’aimait, il voulait la reconquérir, regagner sa confiance, retrouver son regard. Elle était si belle, si faite pour lui. Peut-être que l’amour c’était ça, affronter les pires moments ensemble pour se prouver que les meilleurs étaient bien vrais. Peut-être qu’il fallait essayer encore et encore de réapprendre à s’aimer. Il avait envie de prendre son téléphone, de lui dire qu’il était sur le point de partir et de la laisser se reconstruire pour voir sa réaction. Mais elle, elle n’avait pas appelé. Depuis deux jours, elle n’avait donné aucun signe de vie, ni d’amour. Alors non, il ne fallait pas. Elle aussi avec son silence, elle lui disait qu’il avait raison de partir.




Il allait retrouver sa mère à Lyon. Il enverra ses articles de là-bas. Pour le reste, il verra plus tard. Il reviendra chercher toutes ses affaires plus tard, dans quelques mois, quand tout sera anesthésié. Il l’appellera pour lui dire qu’il est de retour pour quelques jours, le temps de déménager les meubles que Laurent aura récupéré pour lui. Elle, peut-être qu’elle voudra le revoir, peut-être qu’ils dîneront ensemble « Aux délices d’Elise » comme au bon vieux temps et en tant qu’amis, ou peut-être qu’elle ne décrochera même pas. Est-ce que c’est comme ça que les autres se séparent ?




La vie vous amène devant une femme, vous l’enrobe dans ce qu’il y a de meilleur pour vous mettre ensuite des bâtons dans les roues de votre tandem pour voir si vous savez tenir un guidon à quatre mains. La suite, c’est de savoir si on est capable de se remettre en selle tout de suite ou si on reste à terre. Il avait toujours été sûr que c’était la femme de sa vie, et il en était si débilement convaincu, que quand l’adultère s’était présenté, il s’était dit que ce n’était rien, juste une erreur, c’était pardonnable, il l’aimait elle. Mais c’était justement parce que c’était la femme de sa vie que c’était impardonnable. Il avait fait le mauvais choix, avec la mauvaise personne.




Tout ça l’avait amené ici, dans cette gare, sur ce quai, seul. Et ce train qui n’arrivait pas, comme pour lui infliger encore le calvaire de la culpabilité, du doute. Etait-ce un signe ? Encore 20mn à se torturer. Pourquoi n’avait-elle pas appelé ? Elle l’avait toujours retenu quand il avait fait semblant de partir, alors, pourquoi cette fois là, que c’était si vrai, si tragique, pourquoi n’avait-elle pas discerné que c’était celle là où il fallait le faire rester ? Peut-être parce que c’était la bonne. Elle n’avait rien dit quand il avait fait ses valises, elle pleurait en silence. Peut-être parce qu’elle ne l’aimait plus assez pour lui dire de rester et trop encore pour lui dire de partir. Et si c’était vrai ? Si elle l’avait désaimé doucement, jusqu’à savoir que c’était mieux qu’il parte ? Cette idée l’avait atteint comme une flèche en plein cœur. Il pouvait la quitter pour qu’elle revive mais l’idée que son amour ait dépéri le mortifiait. Parce que lui, il l’aimait encore plus malgré tout.




Pourquoi ? Pourquoi tout ça ? Il regardait les gens autour de lui sur l’autre quai, ceux qui partent, ceux qui attendent, ceux qui arrivent. Est-ce qu’ils se doutaient que l’homme seul sur ce quai vivait un drame intérieur ? Celui-là, là, avec son journal sportif ou celle-ci qui ne lâche pas son téléphone ? Où vont-ils tous ces gens dans leur vie ? Est-ce qu’ils pourraient comprendre sa détresse ? Une voix qu’il n’écoutait pas annonçait qu’un train arrivait en gare, la fille au portable s’arrêta net de tapoter et prit la pose avec une petite moue tandis que l’homme au journal, apparemment, se préparait à monter. Un part, l’autre attend, d’autres arrivent. Un peu comme lui. D’ailleurs, dans quelques minutes, lui aussi monterait dans un de ces trains, avec des gens comme lui, qui vont ailleurs, qui reviennent ici, pour le travail, pour l’amour, pour autre chose. Il décida de s’asseoir sur un des bancs à moitié cassés, ça lui fera passer le temps.


Ce satané temps.


Elle allait lui manquer. Son sourire, quand ses dents touchaient à peine sa lèvre inférieure, son visage, quand elle le trouvait beau, ses paroles, quand ils faisaient l’amour ou même sa façon de fumer ou de plier le linge propre. Tout ça, il le revivrait certainement avec d’autres, mais à quoi bon ? Il avait trouvé la perfection sans même la chercher et maintenant il allait certainement essayer de la retrouver sans jamais y arriver. C’était elle, c’est tout. Accepter qu’elle sourit à un autre, qu’elle parle à un autre ou même qu’elle puisse plier le linge d’un autre c’était au dessus de ses forces. Ca lui ouvrait un gouffre sans fond dans l’estomac. Pourtant, il fallait se rendre à l’évidence, c’est ce qui allait arriver. Il le fallait, pour que son départ serve à quelque chose. C’est pour ça qu’il la quittait non ? Oui, alors pourquoi était-ce si douloureux ?




Encore 12mn.




De là où il était, comme le quai était en face de lui et que le train lui cachait toute visibilité, il n’avait pas pu voir si il avait raison, si la fille au téléphone attendait et l’homme au journal partait. Ca aussi ça lui ferait passer le temps. La même voix que tout à l’heure, monotone et programmée annonçait le départ du fameux train quand il comprit. Il n’avait rien à faire ici, sur ce quai de la gare, à regarder ces gens vivre leur vie, il prit son sac et se mit à courir, bizarrement, il ne pensait plus à elle et à sa nouvelle vie, il ne pensait qu’à lui-même. Il dévala les escaliers, couru à travers le tunnel carrelé, il entendait le bruit sourd du train qui prenait son élan et monta deux par deux les marches d’un autre escalier, sur un autre quai.




La fille au téléphone enlaçait un homme qui en tenait un dans la main et l’homme au journal n’était plus là, tout comme le train. Il avait raison, la manière dont on se comporte dit bien des choses sur soi. Il avait discerné en observant deux inconnus ce qui allait leur arriver. Il aurait mieux fait d’écouter au lieu de regarder, car son train était parti avec l’homme au journal. Il s’était trompé de quai depuis le début. Il attendait une autre vie au mauvais endroit, au mauvais moment. Il lâcha son sac, leva la tête pour voir s’afficher vers quelle autre ville ou vie allait le prochain train : Bordeaux. Il ne connaissait personne à Bordeaux. Il fallait tout reprendre depuis le début. Il regarda la fille et l’homme au téléphone qui se décidaient à se lâcher et à lever le camp. Une fois partis, et qu’il se retrouva seul à nouveau sur le quai, il la vît.


Elle était là.


Depuis que le train avait démarré, essoufflée, les larmes aux yeux. Il s’approcha vers elle. Elle lui offrit son fameux sourire. Elle lui dit qu’elle est allée chez Laurent, qui lui a tout dit, alors elle a couru de toute ses forces jusqu’ici, elle croyait qu’il était parti, que c’était fini. Pendant qu’il retrouvait son visage et oubliait tout le reste, il se demandait : est-ce que c’était vrai ? Est-ce qu’en observant le comportement de quelqu’un, on peut dire ce qui va lui arriver, est-ce qu’on peut deviner ses intentions ? Si oui, quelles étaient les siennes ? Aurait-il fait exprès, inconsciemment, de se tromper de quai? En tout cas, il pouvait dire merci à cette gare, théâtre de ses interrogations, de ses doutes, de ses souvenirs, de ceux de la fille au téléphone ou de l’homme au journal.


« Qu’on parte, qu’on arrive ou qu’on attende, malgré nos erreurs ou les vôtres, la SNCF a besoin de vous comme vous avez besoin d’elle ! »
Dans le bureau de visionnage, qui ressemblait à un tribunal, et que j’attendais le jugement dernier, le directeur de la communication de la SNCF faisait une moue dubitative et son regard en disait long. Mon patron attendait un signal de sa part avant de dire quoi que ce soit. Il fallait que je me lance, c’était le projet dont j’étais le plus fier.


- Qu’en pensez-vous ?
Mon boss osa une intervention.
- On peut changer le slogan ou même le retravailler…
- C’est le slogan qui me gêne le moins, annonçait mon bourreau dans un costume à 1000 euros.


Je pense que l’idée serait bonne pour un roman-photo, ou un Barbara Cartland, mais je vous avais fixé un objectif, nous devons améliorer notre image, depuis les grèves de novembre, les chiffres baissent et tout votre spot est basé sur le retard du train. Ce qui n’est pas, en plus, très valorisant. Sans parler de toute cette philosophie bon marché sur le couple, qui ne nous sert à rien. C’est assez décevant pour ne pas dire complètement à côté de la plaque.


En deux secondes, un des plus gros clients de l’agence avait démoli un mois de travail acharné. Cette histoire, je l’avais vécu 6 ans plus tôt, il n’avait pas le droit de la rendre sans saveur, c’était la mienne. Cette rupture, cette gare, ce quai, l’homme au journal, la fille au téléphone, tout était vrai. Mais ce mec, qui faisait manger mon patron dans sa main avec son budget énorme, il ne pouvait pas le savoir, ni même l’imaginer. Il ne devait jamais mettre les pieds dans une gare pour y voir tout ce qui s’y passe, tous ces gens qui partent, ceux qui attendent, ceux qui arrivent. La réunion s’est écourtée sans que je comprenne tout ce qui se disait. Une chose était sûre, j’étais vaincu. Apparemment, il préférait le spot de Ramier, avec la dernière miss France élue. Cette pintade répétait devant les caméras, dans un wagon en première : « Entre tous les salons, les galas, les défilés, les interviews, ma vie est un train à grande vitesse, alors qui d’autre mieux que la SNCF peut me faire voyager ? », après un sourire aseptisé, elle s’installait ensuite sur un siège et appelait Geneviève de Fontenay.


Une autre chose était sûre à présent, j’étais vraiment pas fait pour ce boulot.









D'eux

- Dis moi pourquoi.
- Pourquoi quoi, lui répondit il.
- Pourquoi tu peux plus m’aimer comme avant, pourquoi tu peux plus me faire l’amour, pourquoi tu peux même plus me baiser non plus ? Pourquoi ?

Ses yeux étaient secs, mais son regard était lourd de la souffrance qu’elle portait en elle.
Il dégagea les draps et s’assit au pied du lit.

- Arrête avec ça. Tu sais bien que je t’aime comme avant, je suis crevé c’est tout.

Elle regardait dans le vide. Elle avait entendu ça bien trop souvent, elle n’écoutait même plus.

- Oui, c’est vrai, j’oubliais, tu es crevé, tu es toujours crevé, et aimer, c’est si fatiguant, ça demande tant de force….Surtout ne t’épuise pas pour moi.
- Arrête tes conneries, tu as très bien compris ce que je veux dire.
- Oui, je comprends très bien ce que tu veux dire, mais est ce pour autant la vérité, j’en doute. Ca fait des mois que tu me touches plus, ça fait des mois que j’ai envie d’être aimée, qu’on me fasse l’amour avec tendresse, ça fait tellement longtemps que j’attends que tu te réveilles, que j’en suis arrivée a un point où j’aimerais juste que tu me baises, même si ça dure 5 minutes, je m’en fous, je veux redevenir humaine.
- Parce que te prendre en vitesse dans la salle de bain c’est être humain ça ? Mais arrête un peu, je te l’ai dit, je suis fatigué.
- Ecoute moi bien, dit elle avec un sang froid qui gela les secondes, si tu me redis encore une fois, une seule fois, aujourd’hui, demain ou dans 6 mois, que tu ne me touches plus parce que tu es fatigué, je te quitte sur le champs. Tu as bien saisi ? Je ne te le dirais qu’une fois. C’est la dernière.

Il la regardait, stoïque. Un gouffre s’ouvrait en lui, mais il ne pouvait pas le laisser paraître, sinon, il devrait s’expliquer, tout dire. Et ça lui était impossible. Mais il sentait que là, la limite était franchie pour elle. Qu’il la perdait. Il tenta une certaine approche.

-Arrête, mais qu’est ce qu’il y a ? Pourquoi tu me menaces tout d’un coup, t’es pas bien dans ta tête, faut arrêter là…tout ça parce que j’ai pas envie de baiser, tu me dis que tu vas te casser ? N’importe quoi ! Figure toi que moi j’ai pas envie de te baiser comme un chien, je te respecte moi, je vais pas te sauter dessus comme ça, juste parce que j’ai une pulsion parce que ton cul me plait tout d’un coup dans ta nouvelle jupe…T’es plus qu’un objet sexuel pour moi merde !

La meilleure défense, c’est l’attaque. En temps de guerre, peut-être. Pas quand on a un fusil braqué sur la tempe.

Elle était calme. Comme résignée, habituée, comme si elle avait entendu ça des milliers de fois. Et c’était le cas.

- Je m’en fous. Je m’en fous que tu t’énerves, que tu pleures, que tu ne me comprennes pas, que tu m’aimes encore. Je m’en fous. Je veux savoir. Je veux la vérité, car la seule personne qui n’en peut plus ici, c’est moi. Je n’en peux plus de toi, de moi, de nous, je n’en peux plus de chercher des solutions dans tes réponses, de chercher ce que j’ai fait de mal, de me lever le matin pleine d’espoir, d’y croire toujours pour deux, de me pomponner le soir avant que tu arrives pour que tu soies content de me retrouver, et être seule a tes cotés parce que tu ne m’as même pas regardé. Parce que tu t’en fous. J’en peux plus de venir toujours vers toi, d’être rejetée, d’écouter tes excuses bidon, de pourtant continuer d’essayer de comprendre, j’en ai assez. C’est moi qui suis fatiguée. Parce que oui c’est humain de vouloir être aimée, désirée, même 5 minutes dans la salle de bain comme tu dis. Alors soit tu déballes tout maintenant, qu’importe ce que tu as à me dire, que tu ne m’aimes plus, que tu es homo, que tu en as une autre, que je te dégoutte, je m’en fous, rien de ce que tu vas me dire ne peut être pire que ce que je vis au quotidien depuis des mois. Rien, tu comprends ce que je te dis ? Je t’aime assez pour entendre que tu n’en peux plus de moi, mais je ne t’aime plus assez pour subir tout ça plus longtemps. Il faut que tu saisisses maintenant l’urgence. Maintenant, pas demain, pas dans 10 jours, Maintenant. Tu me dis tout maintenant. Maintenant. J’en peux plus. C’est moi qui suis fatiguée, alors c’est maintenant.

Il était effrayé. Il savait qu’un jour viendrait où elle lui dirait tout ça. Mais pas maintenant justement. Il fallait tout dire. Mais dire quoi exactement ? Qu’il l’aimait comme un fou, mais que comme tout, l’amour ça s’use. Qu’il ne voulait pas d’autres femmes, pas du tout, mais que c’est juste cette vie, la vie qu’il ne désirait plus. Qu’il avait perdu le gout de tout. Et qu’il ne retrouvait plus son goût a elle, que ça le terrorisait, parce qu’il ne voulait pas la perdre, mais il s’était perdu lui, et qu’il avait abandonné depuis longtemps de se rechercher. Alors comment la retrouver elle ? Comment lui dire tout ça ? Comment lui dire pour qu’elle comprenne autrement qu’en lui disant qu’il était fatigué ?

- C’est toujours de ma faute hein ? Mais si je te rends autant malheureuse, qu’est ce que tu fous là ?

La meilleure défense…

Elle n’avait même pas la force de s’insurger contre sa mauvaise foi, de se mettre en colère contre ce genre de propos. Elle le regardait, elle attendait sa réponse.

***

Le silence était bruyant, gênant, paniquant. Il savait que ça ne prendrait pas la direction d’une dispute quelconque cette fois ci. C’était maintenant.

- Mais je t’aime putain, qu’est ce que tu veux que je te dise ? J’ai personne d’autre. Il n’y a que toi dans ma vie…mais putain je sais pas ce que tu veux entendre. Je t’aime moi.

Son visage s’embrumait. Son regard affolé disparaissait derrière des larmes de culpabilité. Il ne pouvait pas. Pas expliquer, pas dire, argumenter l’indescriptible. Il était juste perdu dans cet instant.

Elle baissa la tête. Elle ne pouvait pas aller le prendre dans ses bras encore une fois, même si elle ne supportait pas de le voir souffrir. Pas cette fois. Alors quoi faire ? Lui faire du mal pour qu’il réagisse….

- J’ai quelqu’un d’autre.

Il s’arrêta de pleurer. Bizarrement, cette nouvelle ne lui faisait pas mal, mais il était tellement surpris de cette révélation que ses 5 sens s’arrêtèrent de fonctionner pendant quelques secondes.

Elle ne savait pas quoi rajouter. Tout était dit.

- Depuis quand ?

Elle avait envie de lui dire que c’était depuis 5 secondes, car ce n’était pas vrai, mais il lui fallait engager le processus vraiment, sinon comment pourrait-elle lui demander d’en faire autant. Même si cette fausse révélation était pathétique, même si elle espérait le faire réagir, qu’il lui saute dans les bras en lui disant qu’il s’excuse, qu’il l’aime, que ça va aller ou même qu’il devienne jaloux, violent, qu’il pleure, qu’il la déteste, n’importe quoi pourvu qu’il réagisse.

- Depuis deux mois.

- C’est qui ?

- C’est vraiment important ?

- Il est assez important pour que tu m’en parle non ? Alors vas-y.

La vérité c’est qu’elle ne savait pas quoi dire, elle savait qu’elle s’engageait sur un chemin sans retour, que ce mensonge n’allait l’aider en rien, et surtout au bout, il y avait la rupture. Elle avait peur tout d’un coup, elle réalisait que c’était maintenant.

- Non, il n’est pas assez important pour que je t’en dise plus. Il est là c’est tout.

- Et qu’est ce que tu vas faire ?

Cette phrase la sortit de son immobilité, elle la prenait comme une autre claque. La colère l’emporta.

- Qu’est ce que je vais faire moi ? C’est ça que tu oses me demander ? Je te dis que j’ai quelqu’un d’autre et c’est tout ce que ça te fait ? Même ça t’es pas capable de le prendre en main ?!! Même ça tu vas encore me le laisser vivre seule, elle pleurait, je te déteste dans le fond d’être toi, j’ai pas mérité ça. J’ai personne d’autre dans ma vie connard, j’ai personne d’autre que toi, et c’est ça qui me flingue...je me déteste de t’aimer a ce point. Et toi tu fais rien, t’es juste là pour être là, t’en as rien a foutre...mais c’est toi qui es handicapé, pas moi, c’est toi qui devrait te casser pas moi. Mais même ça, t’auras jamais les couilles de le faire. Tu préfères que ce soit moi qui prenne la décision, pour que ce soit moi qui regrette de t’avoir quitté ou d’être restée.

***

Elle avait envie de se jeter sur lui et de le frapper à n’en plus finir, pour qu’à chaque coup, il souffre d’elle comme elle souffrait de lui. Mais elle savait que là aussi il se laisserait faire. Il n’y avait plus rien à faire pour le remuer, il n’y avait rien, il n’était rien. Et pourtant, il était encore tout pour elle malgré la haine et le désespoir.

Il la regardait, il se sentait inutile au milieu de cette atmosphère si lourde en rancœur, il ne savait pas quoi dire, il ne trouvait pas l’argumentation qui fait avancer le débat, le reproche pour l’attaquer davantage, lui dire en tendresse ce qu’il l’aimait, lui faire oublier la douleur par son sourire ou comment la prendre à nouveau dans ses bras sans que ça ne passe pour une insulte. Il le savait, il savait qu’elle avait raison, que c’était un lâche, un oublieur, un aveugle volontaire, mais la vérité c’est qu’il ne savait pas quoi avancer comme preuve de sa bonne foi, il l’aimait, voulait être avec elle, l’accompagner dans sa vie et vice versa. Il était muet, parce que son silence était la seule défense qui lui restait. Sauf que pour elle le silence était un outrage de plus.

- Va t’en, lui dit- elle.

- Tu es sure que c’est ce que tu veux ?

- Non, ce n’est pas ce que je veux, ce que je veux c’est que tu soies fou de moi au point de te dépasser toi-même et de me faire sentir par tous les moyens que tu m’aimes, que tu es là dans ma vie, pas parce que ça te va bien, mais parce que tu m’as choisie, mais ça, je sais que ça n’arrivera pas, ça n’arrivera plus, tu n’en es pas capable ou tu ne m’aimes pas assez, j’en sais rien, je m’en fous, alors au lieu de te demander ce que je veux, je te demande ce que tu peux. Ce que tu es capable de faire. Puisque ça fait des mois que tu es loin, autant que ça ne soit plus une métaphore mais une réalité. Alors va-t’en. Ca je sais que tu en es capable.

Il était transpercé par tant de lucidité. Elle le connaissait donc dans son entièreté. Elle avait tout digéré de lui pour être capable a ce point de savoir ce qu’il avait dans le ventre. Elle voyait tout donc. Sauf l’essentiel, sa déchirure, celle qui tuait sa vie, celle qui lui prenait tant de place au point de briser leur amour, ça elle ne le voyait pas. Cette tache qui lui cachait le soleil, elle, elle lui était donc invisible. Elle le connaissait comme une machine, mais elle n’était donc pas capable de le réparer….

- Oui, tu as raison, ça je suis capable de le faire pour toi

Il enfila son jean, se leva et sorti de la chambre.

***

« Ca y est, c’est fini » se dit-elle. Elle s’assit par terre, la tête dans les genoux et se mit à pleurer lentement en silence. Chaque larme représentait une douleur, une phrase dite, un geste attendu et jamais arrivé. Elle se libérait de son mal pour faire place a celui du deuil. Elle repassait tous les moments douloureux de leur histoire. Et maintenant, elle le savait, plus d’attente, c’était le moment de reconstruire. Le plus dur dans une histoire, ce n’est pas que l’autre parte, mais qu’il ne vous aime plus, que vous ne soyez cet être spécial dans sa vie. Mais ce nouveau départ était déséquilibré, perdu d’avance, car il resterait spécial pour elle, pour toujours. Elle pleurait sans respirer, regarder. Sans se demander comment elle allait faire sans lui, comment elle pourrait guérir, aimer à nouveau, espérer encore avec un autre. Tout ça dans l’instant était superflu, car elle le pleurait lui finalement, et rien d’autre n’avait d’importance. Elle pleurait encore et toujours sans se soucier de rien, sans écouter. Et elle ne l’entendit pas rentrer à nouveau dans la chambre, elle ne le senti pas s’asseoir à ses cotés.

- Tiens, lui dit-il.

Elle sursauta. Il lui tendait une bière. Elle essuya son visage et prit machinalement la bouteille. Ils restèrent un bon moment tous les deux sans rien dire, en buvant.

– Tu sais que les oies sont des animaux fidèles ? Si le mâle ou la femelle meurt, l’autre se laisse mourir aussi. C’est mon oncle qui m’a dit ça quand j’étais petit. Il en avait plein dans un enclos. Chaque année, il y en avait un des deux qui voulait s’envoler, seul, peut-être qu’il pensait que l’autre le suivrait instinctivement. Mais non. Y’en avait toujours un qui s’échappait, on le voyait voler en tournant autour de l’enclos comme pour dire à son partenaire « Regarde où je suis, si j’y arrive, c’est que tu peux le faire, suis moi ! » et puis, souvent comme il découvrait la liberté, il allait voler plus loin, et puis plus loin, et on le revoyait jamais car souvent des chasseurs le tuait. Et celui qui restait dans l’enclos, seul, et bien il ne bougeait plus, ne se nourrissait plus et finissait par mourir.

Elle s’en foutait de ce qu’il racontait. Mais elle l’écoutait, résignée, comme pour profiter de leurs derniers instants ensemble.

- J’ai toujours cru que ce serait facile entre nous. Je sais que tu m’aimes, et je crois que tu sais que je t’aime aussi. Mais je n’arrive pas à être à la hauteur. A ta hauteur. Toi, tu es partie très loin, tu t’es envolée trop vite, en me croyant à tes côtés, sauf que moi, je suis comme cette conne d’oie qui reste à terre et se laisse mourir. J’ai pas eu ton intelligence, ton courage pour réussir à m’envoler et à te suivre. Moi je me suis laisser crever tout seul. Je peux pas te dire pourquoi, comment, parce que. C’est comme ça. C’est vrai que je suis un lâche, que je ne fais rien, mais c’est parce que je ne sais pas quoi faire et que ça me terrorise encore plus. Toi tu as tout fait pour nous, pour moi. Ne crois pas que je n’ai jamais rien vu, je l’ai toujours au contraire très bien remarqué. Cette force que tu as de te battre m’a toujours sauté au visage et m’a renvoyé l’image de celui que je suis. Mon incapacité. Mon inaptitude à t’aimer comme tu le mérites.

- C’est trop facile de dire que c’est à cause de moi. Je ne veux plus t’écouter.

- C’est dommage. Je croyais que c’était maintenant. Je croyais que tu voulais que je soies assez fou de toi pour tout déballer maintenant. Assez fou de toi pour te dire que je suis un connard qui t’aime. Que tu n’as pas de chance, tu es tombée sur moi. Et c’est vrai que tu mérites pas tout ça. Que je ne te mérite pas. Je ne peux pas te promettre monts et merveilles. C’est toi ma merveille. Je te trouve plus belle tous les jours, même quand tu es malheureuse. Et tu es malheureuse tous les jours davantage. Mille fois j’ai voulu, j’aurais pu, mille fois j’ai pensé, et mille fois j’ai rien fait. Oui, c’est vrai. Mille fois j’ai préféré penser a ta peau que la toucher, mille fois j’ai préféré te fantasmer et rêver te faire l’amour que de te faire jouir vraiment, mille fois je me suis rappelé ton sourire au lieu de te faire rire. La vérité, c’est que je suis tout petit à côté de toi et que j’ai peur que tu t’en rendes compte, et te garder à distance a été la seule solution pour moi pour te faire m’aimer davantage. C’est certainement l’excuse la plus conne du monde, mais je crois sincèrement que c’est ma vérité. Parce que je suis un pauvre mec, que j’ai pris conscience de ma viduité avant que toi tu ne t’en rendes compte, et j’ai rien fait parce que toi tu me demandes d’être mon contraire. Et que je sais que j’en suis pas capable. Je suis comme cette conne d’oie qui s’envole pas alors qu’elle a deux putain d’ailes.

Elle était touchée en plein cœur. Il parlait, elle ne bougeait plus. Elle savait qu’il fournissait un terrible effort pour lui avouer tout ça. Mais comme tout être à qui on donne, il lui en fallait plus.

- Je te comprends vraiment pas. Je t’ai jamais demandé d’être un autre. J’ai juste voulu que tu m’aimes et que tu me le montres, parce que j’en ai besoin, parce qu’un couple c’est deux. C’est quand même pas la mer à boire quand on aime vraiment quelqu’un.

- Tu as entièrement raison. Ce n’est pas la mer à boire. Même quand on aime quelqu’un de la plus mauvaise des manières.

Il tendit son bras doucement, et lui recouvra sa main de la sienne.

- Et tu n’as pas toujours été comme ça. Au début, je sentais qu’on partageait, que tu m’aimais. Et c’est exactement ce que je te demande aujourd’hui. Pas plus, ni moins.

- On en demande toujours plus.

- Oh….arrête avec tes phrases philosophiques, tu me soules. Je suis fatiguée.

Il sourit quand elle prononça cette phrase.

- « Si tu me redis encore une fois, une seule fois, aujourd’hui, demain ou dans 6 mois, que tu es fatigué, je te quitte sur le champ » dit-il en prenant une voix de femme.

Elle le regarda et éclata d’un tout petit rire fébrile malgré ses larmes.

- Je sais que je dois partir, mais je n’en ai pas envie. Qu’est ce que je dois faire, qu’est ce que tu veux que je fasse ?

- Je ne sais pas, et même si je le savais, je ne te le dirais pas, c’est à toi de chercher et trouver, de savoir si il vaut mieux faire ce que tu as à faire, ou faire ce que tu as envie. Je ne t’aiderais plus.

Ils se regardèrent. Elle avait laissé sa main sous la sienne.

J'y vais


Je me lance. Je le fais.



Je crée mon blog et je pars m'installer au Canada pour 6 mois/un an.




Ou comme je pars au Canada, je crée mon blog, c'est comme il vous plaira. Et tout ça en moins de trois mois. Car en fait, je ne pars pas demain pour Montréal, mais dans quelques semaines.


Alors d'ici là, je vais me familiariser avec cette fenêtre ouverte sur ma vie qu'on appelle blog, je vais essayer d'être intelligente, vive et drôle pour que vous me trouviez assez attachante et vous donner envie de vivre avec moi mon expatriation, une fois sur place. Et comme c'est donnant- donnant, avec vous ici, moi je me sentirais moins seule là-bas.


Je sais déjà par avance que ma mère, [Salut Maman, je t'aime], me suivra ici.


Sache que je suis fière de te dire que tu seras ma première invitée dans ce lieu. Mais pas tout de suite.


Parce que d'abord, je vais poster des textes, des coups de gueules, des photos, histoire de m'habituer a ce nouvel outil. Et une fois bien rodée, j'inviterais tous mes amis qui seront certainement très étonnés que j'ai pu leur cacher ce cahier en le crachant a la face du monde Internet.



Allez hop, au boulot.